Activité agricole et cancers hématologiques : étude cas-témoins dans un service de médecine interne - 22/05/17
Resumen |
Introduction |
Les facteurs de risque des cancers hématologiques comportent les radiations ionisantes, les solvants organiques et les mutations génétiques. Cependant, les facteurs d’environnement semblent aussi jouer un rôle majeur. Différentes études ont souligné le lien entre l’exposition aux pesticides et le risque de développer une hémopathie lymphoïde. Nous avons conduit une étude rétrospective afin d’étudier le lien entre la pratique d’une activité agricole et le risque de survenue de cancers hématologiques.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude cas-témoins portant sur l’ensemble des patients hospitalisés dans le service de médecine interne du CHU d’Amiens et couvrant la période de septembre 2015 à janvier 2017. Nous avons recueilli différentes données : âge, sexe, principaux motifs d’hospitalisation (fièvre, syndrome inflammatoire, amaigrissement, myalgies, adénopathie, arthralgies) ; exposition au tabac, à l’alcool et à des toxiques professionnels. Nous avons colligé tous les cancers hématologiques tels que les lymphomes, le myélome multiple, la leucémie lymphoïde chronique (LLC), les myélodysplasies, la leucémie myéloïde aiguë (LAM), la leucémie lymphoïde aiguë (LAL), la maladie de Waldenström (MW), les syndromes myéloprolifératifs (SMP) et aussi les gammapathies monoclonales dites de signification indéterminée (MGUS). Nous avons comparé la fréquence des MGUS et des cancers hématologiques chez les professionnels exerçant une activité agricole (cas) à celle des autres patients (témoins). L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SAS et les odds ratio (OR) calculés.
Résultats |
Nous avons inclus 1548 patients dont 82 patients exerçant une activité agricole et 1466 non-agriculteurs. Il n’existe pas de différence statistiquement significative entre les cas et les témoins en ce qui concerne les motifs d’hospitalisation, le tabagisme ou l’éthylisme. De manière attendue, les cas sont significativement plus exposés à des toxiques professionnels. Vingt-huit pour cent des cas et 14,3 % des témoins présentaient ou avaient présenté un désordre hématologique (cancer hématologique, MGUS, insuffisance médullaire) (OR : 2,3 ; IC95 % : 1,4–3,8, p=0,001). Une pathologie lymphocytaire B était retrouvée chez 14,6 % des cas et 7,1 % des témoins (OR : 2,2 ; IC95 % : 1,1–4,2, p=0,013). L’étude des cancers hématologiques n’a révélé aucun cas de LAL dans notre population. La prévalence des MGUS était de 9,7 % chez les cas et de 3,6 % chez les témoins (OR : 2,8 ; IC95 % : 1,2–6,1, p=0,006) et celle de la LLC était de 2,4 % chez les cas et de 0,2 % chez les témoins (OR : 9,1 ; IC95 % : 1,6–50,5, p=0,03). Le risque de lymphome chez les agriculteurs était multiplié par 2,1 (p=0,106 non significatif) et le risque de myélodysplasie multiplié par 2,6 (p=0,130 non significatif). En tenant compte de l’âge comme facteur confondant, une analyse en régression logistique a confirmé l’association significative entre MGUS et activité agricole.
Conclusion |
Nous avons montré une association entre le risque de survenue de certains désordres hématologiques et l’exposition aux produits phytosanitaires du fait de l’activité agricole, lié à leurs effets mutagènes. Cependant, il sera important de poursuivre cette étude en augmentant l’effectif de notre population afin de pouvoir confirmer et renforcer ces résultats préliminaires.
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Vol 38 - N° S1
P. A60 - juin 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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